Eric Roux Fontaine

Oeuvres de l'artiste
Biographie

Oeuvres de l'artiste

Eric Roux Fontaine - Lucidité fauve - Pigments, résine, et poudre de marbre sur toile - 60 x 60 cm — Eric Roux Fontaine – Lucidité fauve – Pigments, résine, et poudre de marbre sur toile – 60 x 60 cm – vendu

Eric Roux Fontaine - Hollywood - Pigments, résine, et poudre de marbre sur toile - 80 x 100 cm — Eric Roux Fontaine – Hollywood – Pigments, résine, et poudre de marbre sur toile – 80 x 100 cm – vendu

Eric Roux Fontaine - Entre les Mondes - Pigments, résine, et poudre de marbre sur toile - 73 x 92 cm — Eric Roux Fontaine – Entre les Mondes – Pigments, résine, et poudre de marbre sur toile – 73 x 92 cm – vendu

Eric Roux Fontaine – Eyelids closed – résine, piments, acrylique – 60 x 120 cm - vendu — Eric Roux Fontaine – Eyelids closed – résine, piments, acrylique – 60 x 120 cm – vendu

Eric Roux Fontaine – The secret World – résine, piments, acrylique – 120 x 140 cm - vendu — Eric Roux Fontaine – The secret World – résine, piments, acrylique – 120 x 140 cm – vendu

Eric Roux-Fontaine – Mermaids song – résine, piments, acrylique – 120 X 140 cm – vendu

Eric Roux-Fontaine – Ordinary heroes – résine, piments, acrylique – 120 X 140 cm – vendu

Eric Roux Fontaine – Equinoxe – résine, piments, acrylique – 120 x 120 cm – vendu

Eric Roux Fontaine - Au coeur du jour - Résine, piments, acrylique sur toile - 81 x 100 cm — Eric Roux Fontaine – Au coeur du jour – Résine, piments, acrylique sur toile – 81 x 100 cm – vendu

Eric Roux Fontaine - Les tendresses de l'azur - Résine, piments, acrylique sur toile - 81 x 100 cm — Eric Roux Fontaine – Les tendresses de l’azur – Résine, pigments, acrylique sur toile – 81 x 100 cm – vendu

Eric Roux Fontaine

Biographie

AU PAYS DES MERVEILLES DE ROUX FONTAINE

DE LA METAPHORE A L’ONIRISME

Le Monde selon Roux-Fontaine apparaît comme une invitation au voyage rêvé à la découverte de ce qui reste de nos images et de nos émotions lorsque l’on croit finalement avoir tout oublié. Longtemps photographe, un temps plasticien, voyageur impénitent et mélancolique grave, l’artiste peut se réclamer du droit-devoir de l’absence. Avec en filigrane onirique à son parcours post-surréaliste cette pensée du poète T.S. Eliot : « Nous ne cesserons pas d’explorer et la fin de notre exploration sera d’arriver là où nous sommes partis et de connaître l’endroit pour la première fois. »
Dans une rare harmonie-fusion des formes, des couleurs et du geste, voici que tout se mêle dans un vertige émotionnel lié à notre moi le plus profond. A la manière picto-littéraire d’un Alberto Savinio, Roux-Fontaine s’engage avec abandon dans le chemin vertigineux du souvenir. Et viennent les épousailles des éléments du rêve. L’eau, l’absence, la mélancolie, les animaux, la lune, les jardins extraordinaires et les forêts magiques, jusqu’aux fêtes foraines inoubliées par les vertus de l’enfance. Jusqu’aux poètes convoqués pour le voyage ultime. Celui des réminiscences. James Joyce et Bob Dylan. Thomas Edward Lawrence et John Keats. Christina Rossetti et Gabriele D’Annunzio. Étrange rendez-vous d’émotions libératrices liées chez le critique comme chez le spectateur attentif à l’écriture spatio-temporelle d’une peinture cultivée.

Dans la lumière diffuse de l’ailleurs apparaissent des images complexes comme autant de postures liées aux souvenirs ou aux vestiges. Cette manière de représentation est liée immanquablement à la dimension psycho-poétique d’une œuvre marquée par la référence aux vestiges oniriques d’un temps qui fut ou sera le nôtre.
Un autre Monde vient ou est venu. Pour une autre vérité. Une autre musique. Au cœur de ces jardins extraordinaires, longtemps, longtemps après que les poètes ont disparu.
Je ne sais pas si Roux Fontaine a connu Charles Trenet, mais ils auraient pu être compagnons de voyage.

Salvatore Lombardo
Écrivain, historien d’art, éditeur, fondateur de la revue Art Sud

Peindre, c’est accepter de descendre un fleuve sans savoir où il va nous mener [1]

À l’instar des peintres arpenteurs du XIXe siècle ayant effectué le Great-tour, les différents séjours en Inde et en Amériques Centrale d’Eric Roux Fontaine forment le substratum de sa peinture, ( c’est a dire le support pour atteindre autre chose ) Il y a un mouvement de balancier entre le travail effectue dans la solitude de l’atelier et le besoin de « confronter » sa peinture au monde, comme pour en éprouver sa résistance, c’est cela et bien d’autres choses encore qu’il cherche isolé dans sa cabane au cœur des jungles d’Amérique Centrale. « Du mondes entier, au cœur du monde » aurait écrit Blaise Cendrars. Allés et retours, systole et diastole, comme une pulsion vitale qui le pousse à chaque étape à emmener sa peinture sur de nouveaux territoires.

De ses échanges avec des shamans Borucas ou bien des Drabarnis Tsiganes Eric a ramené une vision particulière sur l’espace et le temps -éprouvés ou rêvés. Il s’agit pour Eric de « tamiser le monde ». Cela se traduit sur la toile , par une succession de fine couche de peintures qui se superposent, la matière brute est ainsi distillée, Surfaces sur support, les différents glacis recouvrent ou dévoilent à loisir des morceaux de songe jusqu’à émettre cette vibrations recherchée, la toile se fait alors palimpseste de son territoire intérieur, de sa géographie intime .La tension narrative allie ainsi efficacement le geste à l’image : celui d’un artiste immergé dans son œuvre, interrogeant la fragile place de l’homme au cœur de la nature.
Devant la profondeur des paysages d’Éric Roux-Fontaine, le spectateur plonge dans un univers qui n’appartient qu’à la peinture. Les titres des récentes séries Neverlandscapes et lunar park en disent long sur cet état d’abandon, épilogue d’un renoncement à une réalité qui ne saurait pleinement le satisfaire . Le chemin pour s’y rendre?… Suivre « la deuxième étoile à droite et tout droit jusqu’au matin »[4].. Ici il n’y a n’y heures ni saisons.

Ces glissements successifs vers un univers onirique rapproche la peinture d’Éric de ce qu’on a appelle « le réalisme magique », qui imprègnent la littérature d’Amériques Centrales et d’Europe de l’Est,

Parfois, une farouche panthère s’abreuve d’une parcelle d’eau insondable. Ailleurs, un pachyderme, roi d’un savoir disparu, avance vers une destinée incertaine (Titre de l’œuvre, date). Dans l’efflorescence des roses qui protègent l’abysse de la jungle, le vert tendre des feuillages cautérise la plaie d’un bleu outremer venu d’on ne sait où. Le mordoré, qu’un accent ocré rehausse d’une teinte plus fraîche, dessine d’évanescents contours. Sur d’autres toiles, l’enfance s’envole sur le manège d’une vie qui s’écoule comme les secondes d’une éternité impossible (Titre de l’œuvre, date).
Il fut un temps où les éléments du vivant distillaient l’amour ; un temps où le nomade et le rêveur étaient en empathie. Leurs âmes paresseuses savaient encore méditer et contempler. De là, le silence embrassait le sopor comme une vague immense : un lé de soie imaginaire aujourd’hui suspendu aux lèvres d’un artiste que jamais les mots ne trahissent.

Damien Chantrenne, directeur et conservateur du musée d’Art et d’Histoire de Dreux.France.

[1] Éric Roux-Fontaine, vidéo Axelle Art galerie.
[2] Au sud-est de la France.
[3] En langue Rromani, le pays où l’on arrive jamais.
[4] J. M. Barrie, Le garçon qui ne voulait pas grandir, 1904.

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