Exposition « À Fleur de Toile » d’André Lundquist du 11 mai au 15 juin 2020
André Lundquist présente 22 nouvelles toiles
ANDRÉ LUNDQUIST // Représentant d’une peinture figurative dans la filiation de maîtres tels que Bonnard, Degas ou Gauguin, André Lundquist, est devenu le chantre du palimpseste presque malgré lui. Son travail de superposition est reconnaissable entre tous. Son sujet de prédilection – la femme – s’exprime au travers de linéaments qu’il superpose au gré de sa recherche sur l’individu. En effet, selon lui, nul n’est monolithique. Au contraire, nous sommes tous par nature multiples, dotés de plusieurs facettes d’où les couches de ses peintures comme un glacis. D’aucuns évoquent le Japon lorsqu’ils découvrent le travail en surimpression d’André Lundquist. Pour l’avoir questionné sur le sujet, sachez qu’il n’en est rien. Ce qu’on retrouve peut-être dans ses toiles empreintes de quiétude, ce sont une esthétique et un minimalisme inhérents aux deux nations. Comme nombre d’artistes, il est en quête. Une quête qui n’aurait pas de fin: celle de la palette et de la composition parfaites, celle du geste parfait. Avant de créer son alphabet, d’affiner sa langue, Lundquist s’est donc essayé à plusieurs techniques. Un temps intéressé par les icônes, il en réalisera plusieurs dorées à l’or fin. Quelques années plus tard, il sera en prise avec des oeuvres plus chargées, mêlant papier peint, aplats de couleur ou fusain.
Aujourd’hui, Lundquist semble avoir trouvé son écriture. On y voit des réminiscences de ses oeuvres de jeunesse certes, mais plus encore, l’influence d’un grand nom de la littérature scandinave : Inger Christensen. La romancière et essayiste danoise ( La chambre peinte – 1976) dont il admire le travail et les poèmes, se retrouve en filigrane dans toute son oeuvre. Les deux dernières expositions d’André Lundquist ( Comme une part du Labyrinthe et Lettre en Avril) ont été développées à partir de ses écrits. Comme la poétesse danoise (Alphabet – 1981), André Lundquist semble avoir fini par créer un language qui lui est propre. Son trait est sûr, les transparences subtiles de ses toiles sont maîtrisées. Obsédé par l’intrication de l’individu, André Lundquist n’a de cesse de mettre cette complexité en exergue à travers des réseaux de lignes qui s’enchevêtrent ou affleurent sous les aplats de couleur. Ce sont ces palimpsestes qui donnent vie aux sujets figurés sur la toile et touchent quiconque s’arrête devant ses tableaux, dans ce qu’il a de plus intime.
À Fleur de Toile. / Lawrence Ebelle – Février 2020