Corinne Warinsko
Oeuvres de l'artiste
Corinne Warinsko
Biographie
Compositions arithmétiques
L’Op art est un mouvement artistique international ayant pour propos la mise en évidence des effets visuels crées par la couleur et ses interactions avec la lumière.
C’est un art qui valorise, sans complexe, la perception optique délivrée de la question du sujet et de ses anecdotes narratives. La tentation d’aller vers un art accessible à tous, assumant son caractère parfois décoratif, est le propos corollaire de ce courant qui se heurta un temps, aux attaques des garants du pathos et du romantisme. La post‐modernité donnera raison à ce mouvement intemporel.
Des artistes tels que Vasarely, Yaacov Agam, Jésus Rafael Soto, Julio Le Parc, ont proposés des œuvres puissantes qui se sont imposées avec le temps, comme des icônes de la modernité. L’Op art à la différence de l’art cinétique n’utilise pas de procédés mécaniques. Ces artistes croient au seul pouvoir de la couleur ainsi qu’à ses effets profonds sur nos émotions. Cette posture intellectuelle renoue avec toutes les richesses d’un monde sensible, positif, électrique.
Corinne Warinsko grandit au milieu des odeurs de peinture provenant de l’atelier de son père où, enfant, elle aime aller peindre. Elle est également fascinée par les éclats de lumière brisés que renvoient les centaines d’épingles qui entourent sa mère dans son atelier de couture. Cette fréquentation au quotidien de deux pratiques artistiques éduque son œil et sa sensibilité.
Ces moments intenses ont façonné depuis, le regard qu’elle porte sur les choses. Elle aime la précision, le mouvement et l’élégance, notions qui l’incitent plus tard à étudier aux Beaux-Arts, le dessin, la couleur, les formes, la géométrie.
Elle découvre sa famille plastique : l’Op art, l’art cinétique.
Ses premières réalisations sont des nuanciers de couleurs, qui révèlent l’expérience perceptive au centre même du dispositif créatif, constat opéré auparavant par Josef Albers, un des maîtres du Bauhaus. Puis elle ressent le besoin de les mettre en volume pour les animer d’une présence « autre », associant le mouvement chromatique au mouvement oculaire. Elle explore alors les plis du papier jouant avec les rythmes, les pleins, les vides, les cassures, qu’elle fait naître dans de grandes feuilles de couleurs, sous la forme de cartographies singulières. Par la précision de ses pliages, Warinsko entretient des similitudes avec les grands maîtres plisseurs, dont celui de transformer une surface en volume. Le hasard de la vie lui permet de faire l’acquisition d’un atelier dans la Villa Laralde à Biarritz, celui d’une jeune modiste, devenue un jour Coco Chanel.
L’Op art, le plus souvent, se caractérise par un aspect froid n’hésitant pas à employer des moyens de production manufacturés. Warinsko n’a pas recours à ce type de procédés, elle ne délègue rien, préférant tout investir, si ce n’est l’exécution des caissons en Plexiglas, confiés à un spécialiste du Musée Soulages.
Les matériaux utilisés actuellement, vont du papier à la toile à tableau. Sélectionnés, ils sont préparés afin que les couleurs et leurs interactions respectent sa vision initiale. Warinsko les sublime en leur donnant une autre fonction, un autre aspect au travers d’un travail fait d’assemblages et de torsions. Cette métamorphose contribue à faire du procédé de fabrication, un questionnement induit par l’observation attentive de ses réalisations.
Warinsko croit dans l’émerveillement que l’on ressent devant un « objet pictural » qui nous dépasse. Dégagées de toutes anecdotes narratives, ses compositions illusionnistes s’animent à chacun de nos mouvements oculaires. La persistance rétinienne liée à ses œuvres repose à la fois sur des sollicitations (vibrations, oscillations, moirures) maîtrisées et fortes et sur notre perception visuelle, soudainement devenue fébrile.